Stellantis a confirmé que le groupe quittera l’Association des constructeurs automobiles européens (ACEA) d’ici la fin de cette année. Ses efforts porteront à la place sur un nouveau forum dédié à l’avenir de la mobilité.
Il est à prévoir que le bouleversement soit majeur pour le lobby de l’automobile en Europe. Depuis la fusion de Fiat Chrysler Automobiles (FCA) et du groupe PSA pour former Stellantis en janvier 2021, le constructeur occupe une large part de marché. Avec le départ de ce membre d’importance, l’ACEA pourrait voir son influence entamée.
Réunir des experts
Stellantis quittera l’ACEA fin 2022, pour se concentrer sur son nouveau Forum de la liberté de mouvement. Le rassemblement public annuel, au lancement prévu début 2023, donnera la parole à un panel divers d’experts, avec pour objet une « mobilité propre, sûre et abordable » face au réchauffement planétaire.
« Les défis environnementaux qui nous attendent, associés à un environnement opérationnel en évolution rapide, nécessitent une approche à 360 degrés efficace, globale et inclusive impliquant tous ceux qui souhaitent contribuer à la construction d’une mobilité durable, a déclaré Carlos Tavares, CEO de Stellantis. »
Chaque édition du forum accueillera des débats sur différents sujets, selon des principes définis, à savoir une vision globale, basée sur des faits pour générer des idées, et un fonctionnement transparent, ouvert et respectueux. De plus amples détails devraient suivre.
« Nous avons l’intention de créer un forum public dans lequel les contributeurs pourront se réunir pour aborder les questions clés entourant le débat sur la mobilité décarbonée et proposer des prochaines étapes concrètes que nous pourrons entreprendre ensemble. L’accès à une mobilité propre, sûre et abordable pour les citoyens du monde entier est en jeu, a ajouté Carlos Tavares. »
Le directeur général de Stellantis a exercé les très influentes fonctions de président de l’ACEA en 2018 et 2019, actuellement assurées par Oliver Zipse, de BMW. Mais les modalités d’interaction de Stellantis avec l’association dans les années à venir semblent encore en discussion.
Autovista24 a demandé au porte-parole de Stellantis si le constructeur continuerait à fournir les chiffres d’immatriculation à l’ACEA après son départ. La réponse a été que « le départ de Stellantis ne sera effectif qu’à la fin de l’année. Ce point fera l’objet de discussions ultérieures avec l’ACEA dans les prochains mois. »
Il a également été demandé au porte-parole si l’influence de l’ACEA souffrirait en l’absence de Stellantis. Réponse : « Notre intention n’est pas de porter préjudice à l’ACEA mais de nous concentrer sur le plan stratégique de Stellantis et d’affronter le problème du réchauffement climatique. Nous considérons qu’il est important de contribuer au débat sur la mobilité sans émissions à l’échelle mondiale. »
L’association automobile à la dérive ?
L’ACEA a été fondée en 1991 par 15 géants de l’automobile dont BMW, Daimler, Ford, Porsche, Renault, Volkswagen (VW) et Volvo. Fiat était aussi membre fondateur et avait remporté, quelques années auparavant en 1986, le titre de plus gros constructeur automobile d’Europe après l’acquisition d’Alfa Romeo.
À l’issue de 28 ans agités de turbulences, Fiat a intégré FCA, avant de constituer une des moitiés de Stellantis en 2021, aux côtés du groupe PSA. Ce mastodonte englobe aujourd’hui 14 marques, parmi lesquelles Fiat, Chrysler, Citroën, Opel, Peugeot, Maserati et Alfa Romeo. Si le descendant d’un membre fondateur décide de quitter l’ACEA, quelles répercussions pour l’association ?
Selon les derniers chiffres d’immatriculation de l’ACEA, Stellantis occupe actuellement la deuxième part de marché de la voiture particulière neuve en Europe occidentale. Dans ce qu’il faut bien appeler une course à deux, Stellantis possédait 20,3 % du marché entre janvier et mai cette année, tandis que le groupe VW lui passait devant avec 23,9 %. Le concurrent suivant le plus proche était le groupe Hyundai, avec 9,4 % : illustration claire de l’avance marquée de VW et Stellantis.
Ceci signifie donc que l’association devra représenter les intérêts du secteur sans l’appui d’une de ses plus grosses sociétés. Bien qu’Autovista24 ait approché l’ACEA, celle-ci n’a pas répondu à notre demande de commentaire avant la publication. Les groupes VW et Renault ont été interrogés sur leurs positions respectives au sein de l’association mais aucun des deux n’a commenté. L’ACEA aura du pain sur la planche, vu le nombre d’évolutions décisives pour le secteur actuellement. Partout dans le monde, législateurs et consommateurs exigent une transition vers une mobilité plus propre, avec des constructeurs donc obligés d’abandonner les profitables moteurs à combustion interne et de réaliser de gros investissements dans l’électromobilité et d’autres systèmes plus verts. Sans parler des pénuries d’approvisionnement, exacerbées par la guerre en Ukraine.
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