La conversion aux véhicules électriques (VE) exige des investissements conséquents des constructeurs, qui préparent leurs sites de production à l’Europe de la mobilité électrique. Ces investissements sont la condition sine qua non des objectifs ambitieux d’électrification ; ils exigeront en retour des ventes substantielles de VE.
Les constructeurs sont de plus en plus nombreux à formuler des stratégies climatiques, qui incluent des objectifs sur les ventes de VE, zéro émission à l’échappement et la décarbonation ou la neutralité carbone.
Trois constructeurs européens ont récemment fait des déclarations sur leur stratégie VE, Mercedes-Benz, Volvo et Stellantis. Ces sociétés étendent leur production de véhicules électriques pour conserver leur rentabilité globale et respecter les réglementations sonnant le glas pour les nouvelles voitures à moteur thermique dans l’UE d’ici 2035.
Accélération de l’électrique chez Mercedes-Benz
Mercedes-Benz est en pleine réorganisation de sa stratégie, désormais ciblée sur le segment supérieur des véhicules de luxe pour booster la rentabilité. Le constructeur prévoit une montée en gamme de son catalogue et l’abandon des modèles moins chers dans sa transition vers le tout électrique à l’horizon 2030, du moins là où les conditions de marché le permettent.
La direction et les représentants du personnel se sont récemment mis d’accord sur la structure de production future de l’entreprise. Le constructeur premium adapte ses usines pour une nouvelle gamme de VE de luxe et pour équiper pour l’avenir des sites clé. Globalement, le constructeur allemand vise des émissions de CO₂ par voiture particulière divisées par 2 d’ici la fin de la décennie.
« Nous sommes fin prêts pour le développement rapide des volumes de véhicules électriques, a déclaré Jörg Burzer, membre du conseil d’administration de Mercedes-Benz Group, production et chaîne d’approvisionnement. Avec ce nouveau système de production, nous augmentons encore notre flexibilité et notre efficacité tout en assurant la pérennité de nos sites. »
Trois usines en Allemagne, à Sindelfingen, Brême et Rastatt, et un site hongrois à Kecskemét, lanceront la production des nouveaux modèles dans les segments top end luxury, core luxury et entry luxury à partir de 2025.
Dans le cadre de son business plan 2022-2026, le Groupe investit plus de 2 milliards € dans ses sites de production européens, une décision qui contribuera au maintien de l’emploi et marque une nouvelle ère dans l’introduction de plateformes électriques de nouvelle génération.
La société a déclaré que ses usines pouvaient produire des véhicules à motorisations différentes sur une même chaîne de production. Ce degré de flexibilité est un avantage majeur car il permet d’ajuster la production à courte échéance.
Mercedes-Benz souhaite également conserver une fabrication locale des batteries de VE, expliquant que cela constitue un « facteur clé du succès » de sa stratégie d’électrification. Les batteries destinées à ses modèles électriques EQ sont fournies par un réseau mondial de production sur trois continents.
Volvo étend sa production européenne
Volvo compte parmi les constructeurs les plus enthousiastes vis-à-vis des véhicules électriques. La société passera au tout électrique d’ici 2030 et cela sans exception, contrairement à Mercedes-Benz.
Le Suédois construira son troisième site de production européen en Slovaquie, qui fabriquera exclusivement des voitures électriques. L’usine sera climatiquement neutre et viendra en complément des autres sites Volvo européens, en Belgique et en Suède. Volvo investira 1,2 milliard € au total dans les installations slovaques.
« L’expansion en Europe, notre plus grande région de vente, est cruciale pour notre transition vers l’électrification et la poursuite de notre croissance, a déclaré Jim Rowan, directeur général de Volvo Cars. »
La construction de l’usine de Kosice doit commencer en 2023, avec la production en série de Volvo de nouvelle génération entièrement électriques programmée pour 2026. Pour la Slovaquie, il s’agit d’un investissement phare, porteur de nouvelles opportunités d’emploi qui seront aussi bénéfiques à la position concurrentielle du pays dans le monde de l’automobile.
Le site pourra produire jusqu’à 250 000 voitures par an et créera plusieurs milliers d’emplois dans la région. Le projet est tout sauf anecdotique car l’usine de Kosice sera le premier nouveau site européen de production de Volvo depuis près de 60 ans.
Son usine suédoise de Torslanda a été inaugurée en 1964 et celle de Gand en Belgique a ouvert un an plus tard. À eux trois, les sites peuvent produire 600 000 voitures par an, en appui des objectifs révisés à la hausse de ventes annuelles de Volvo : d’ici 2025, le constructeur suédois veut vendre 1,2 million de voitures par an.
Stellantis investit 2 milliards € en France
Stellantis n’est pas en reste côté transition électrique. Le géant automobile a consacré plus de 2 milliards d’euros à ses sites de production français depuis 2018, ce qui a contribué à la transformation d’importants sites de production dans le pays. La société s’efforce d’atteindre 100 % des ventes de voitures particulières en électrique à batterie en Europe d’ici 2030.
Source : Stellantis
À ce jour, le constructeur et divers partenaires de joint venture ont investi 150 millions d’euros dans le site de Trémery-Metz pour adapter la fabrication des motorisations à des véhicules à batterie et hybrides. Trémery a compté parmi les plus grandes usines de diesel du monde, avant de devenir le premier site Stellantis à produire des moteurs électriques.
À Metz, Stellantis donne la priorité à la production de boîtes de vitesses à double embrayage et on prévoit que le site monte sa capacité de production annuelle à 600 000 transmissions de ce type en 2024 pour le portefeuille hybride de la marque.
« Trémery-Metz est un parfait exemple de notre transformation industrielle, en France et sur l’ensemble de nos sites dans le monde, a déclaré Carlos Tavares, CEO de Stellantis. Nous avons créé une nouvelle chaîne de valeur mondiale avec des partenaires de confiance, y compris cinq gigafactories, pour soutenir notre stratégie globale dans le domaine des batteries pour les véhicules électriques et atteindre les objectifs de notre Plan Dare Forward 2030. »
Alors que le constructeur continue à investir pour son avenir électrique, il travaille en étroite collaboration avec syndicats et partenaires sociaux en France, proposant formation continue et programmes de montée en compétence à ses salariés. Mais l’inquiétude pour l’emploi est réelle dans la mesure où les véhicules électriques requièrent moins d’heures de travail, ce qui pourrait dans les faits conduire à des effectifs resserrés.
Plus tôt cette année, les syndicats ont averti que Stellantis pourrait supprimer jusqu’à 1 400 emplois en France sur fond de transformation de ses sites pour atteindre les objectifs d’électrification. En Allemagne, les salariés de Ford s’inquiètent aussi de leur avenir à l’heure où le constructeur américain se restructure pour réaliser ses ambitions de mobilité électrique.
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